En Ethiopie, ZamZam Bank exercera désormais l’activité de banque islamique après avoir obtenu la licence à cet effet auprès du régulateur du secteur. L’institution est la première du pays qui proposera exclusivement des services financiers conformes à la charia. En mai 2019, Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, s’était officiellement prononcé en faveur de la mise sur pied d’institutions financières entièrement dédiées à la finance islamique. Plusieurs établissements ont manifesté un intérêt pour l’activité, parmi lesquels ZamZam Bank qui a déposé sa demande auprès de la Banque centrale. Elle a été autorisée à ouvrir son capital à des investisseurs afin de lever des fonds dédiés à la mise en place de sa banque islamique, et a vendu des actions pour un montant d’environ 18,3 millions $.
Sarwa Capital finalise une opération évaluée à 152,2 millions $. Ce sera la deuxième émission de ce type de produits financiers sur le marché financier égyptien après celle de Talaat Mostafa Holdings en avril 2020. Sarwa Capital est aussi en train de mener des discussions avec de potentiels arrangeurs et garants de l'opération. Pour l'heure, seules deux entreprises financières égyptiennes sont habilitées à émettre des sukuk. Il s'agit de Sarwa Capital et EFG Hermes. Celle-ci est cotée sur la Bourse du Caire.
Dans son rapport « Islamique Finance Outlook 2019 Edition », S&P Global Ratings a déclaré qu’à moyen terme, le secteur des fintechs pourrait entraîner certaines disruptions sur le marché de la finance islamique. L’adoption de la finance islamique par le biais des fintechs a une grande chance de toucher les masses, en particulier la population rurale qui a moins accès aux produits et services financiers. Le marché des fintechs islamiques en est encore à ses prémices mais recèle de nombreuses opportunités de croissance. Les services de transferts et de paiements via la technologie blockchain et la gestion des finances personnelles, dont les solutions d’open Banking, apparaissent être les secteurs à plus forte concentration et croissance. Ils sont proposés par les fintechs basées sur la blockchain et les contrats intelligents.
Emirates Islamic Bank prévoit de s’implanter au Maroc et en Egypte au cours des deux prochaines années pour saisir les énormes opportunités qui se présentent sur ces deux marchés dans le segment de la finance halal. Le groupe bancaire compte se positionner dans les marchés marocain et égyptien en acquérant des banques existantes ou en demandant de nouvelles licences. A noter qu’une loi sur les banques islamiques a été adoptée en novembre 2014 par le parlement marocain. La Banque centrale marocaine a annoncé récemment avoir déjà reçu 15 demandes de licences émanant d’autant de banques islamiques étrangères.
Les actifs financiers islamiques devraient peser entre 5,2 et 8,6 milliards de dollars au Maroc en 2018, selon le rapport intitulé «The Islamic Finance country reports». Ce rapport, réalisé par Thomsom Reuters en collaboration avec l’Institut islamique de recherche et de formation (IIRF) et le Conseil général des banques et institutions financières islamiques (CGBIFI), estime que les actifs financiers islamiques devraient représenter ainsi entre 3 et 5% du total des actifs bancaires au Maroc en 2018. Le rapport énumère, cependant, un certain nombre de faiblesses qui doivent être surmontées afin de libérer le potentiel de la finance islamique au Maroc. En plus, le parlement marocain devrait adopter prochainement une loi régissant les activités des banques islamiques dans le royaume.